Le meilleur des tartares (Le billet des superlatifs)
Le tartare est pour moi un exercice difficile. Ca peut vite devenir écoeurant si l’assaisonnement n’est pas à propos. J’ai beau aimer ça je suis le plus souvent tellement déçue que je n’en commande plus au restaurant et je n’en prépare pas non plus à la maison (sauf en version coréenne), vous déduirez aisément que je ne dois pas en manger souvent ;)
Tout le monde le sait bien, il ne faut jamais dire jamais et cet été le tartare sur la carte de la Vince Stub me narguait… La première fois j’y ai résisté (« Tu vas être déçue comme partout ailleurs ») d’autant plus qu’il m’est quasi impossible de résister au carpaccio qui est préparé un peu comme un tataki : du bœuf tranché bien épais, si bon qu’on n’a pas besoin de cacher son gout sous un mauvais bain d’huile (je dois avouer ici que je n’ai d’habitude aucune affection particulière pour le carpaccio, au contraire, ces fines tranches de bœuf cru insipides noyées sous de l’huile ou de la vinaigrette ça me fait fuir). Cerise sur le gâteau, le carpaccio de la Vince est accompagné des meilleures frites de Strasbourg. Tranchées épaisses, elles sont piles comme je les aime, je n’ai pas trouvé de frites aussi bonnes (ni même meilleures) dans un autre restaurant (et je n’en fais jamais à la maison, vous connaissez ma passion pour la friture). J’admets que si vous votre dada c’est les petites frites toutes fines et toutes croustillantes – en matière de frite chacun à ses préférences - vous n’allez pas approuver.
J’ai mangé mon carpaccio en terrasse cet été en me disant que quand même, si le chef avait réussi à me faire aimer le carpaccio (à un tel point que régulièrement c’est moi qui propose à N. d’aller diner à la Vince alors que dans notre couple c’est plutôt lui l’adepte du bœuf-patate) je devrais lui faire confiance sur le tartare. C’est donc ce que j’ai fini par faire la fois suivante (d’autant plus qu’il était servi avec mes frites préférées). Alors comment vous dire ? Bon, le titre de ce billet a déjà vendu la mèche mais j’ai passé le diner à m’extasier sur mon tartare tant il était bon, parfait, vraiment trop trop bon, « Non mais tu es sur tu veux pas le gouter, il est dément ? ». Ni trop peu ni trop d’assaisonnement, un tartare parfumé comme je n’en avais jamais mangé et comme je ne l’avais jamais espéré. Je n’ai pas arrêté de m’exclamer et de me réjouir face à mon assiette.
J’avoue j’ai mis un peu de temps avant de vous en parler (l’été est fini depuis longtemps) car il est déjà assez difficile d’avoir une table à la Vince mais tout ça c’est à cause de mon sens du sacrifice : je me suis dit qu’il fallait que j’y goûte une deuxième fois pour être sure que c’était vraiment le meilleur des tartares avant de rameuter les foules. C’est chose faite et je peux le confirmer, c’est le meilleur des tartares.
Donc voilà, je ne peux que vous conseiller d’aller à la Vince (même si du coup j’aurai sans doute encore plus de mal à y réserver une table), car non content de faire le meilleur des carpaccio, le meilleur des tartare et les meilleures frites, le chef propose des plats très proches de la cuisine traditionnelle (et copieuse !) de la winstub alsacienne mais vus à travers les yeux d'un cuisinier créatif qui lui donne un côté sexy, lui apporte une touche de modernité sans pour autant aller vers trop de sophistication ou l’on perdrait le coté chaleureux et convivial de la winstub. Un savant équilibre soigneusement maitrisé. L’endroit est charmant, c’est tout petit, l’atmosphère est cosy et chaleureuse, sans doute qu’on pourrait la qualifier de hyggelig, en tous cas avec N. nous on le fait.
(LE meilleur des tartares que je n’ai jamais mangé, mon carpaccio préféré et LES meilleures frites que je n’ai jamais trouvé dans un resto, je vous avais prévenu, c’était aujourd’hui le billet des superlatifs.)
Vince'Stub
10 Petite rue des Dentelles
67000 Strasbourg
http://vincestub.com
16 euros le tartare