Les haras
Le lieu, classé monument historique, fut le siège de l’académie municipale d’équitation puis celui des haras nationaux dans les années 1700. En 2005 les chevaux ont déserté les haras de la rue Sainte Elisabeth et il a fallu attendre quatre ans pour qu’un projet de réhabilitation soit adopté, ce fut celui soutenu par le Professeur Marescaux, fondateur de l'IRCAD, l'institut de recherche sur les cancers de l'appareil digestif. Son projet alliait hôtel du luxe, restaurant haut de gamme et pôle de recherche : des salles de séminaire, un cadre pour les formations proposés par l’IRCAD, un biocluster accueillant des start-ups dans le domaine médico-chirurgical. Il faut dire que les haras jouissent d’une situation privilégiées : à deux pas de la faculté de médecine et du Nouvel Hôpital Civil. Après plusieurs années de travaux ils ont ouvert en grandes pompes il y a moins d’un an. Nous avons attendu que l’euphorie des premiers mois retombe pour y diner !
Le cadre est magnifique. Ambiance feutrée, lumières tamisées, couleur neutre et omniprésence du bois : la charpente est magnifiquement mise en valeur, le parquet et les poutres sont superbes et l’escalier central est la pièce maitresse de ce cadre qui fait la part belle aux matières nobles : le bois au premier plan mais aussi le cuir, le métal, le verre et la pierre. Le cadre est moderne, épuré et il souligne la structure historique du lieu. Au rez-de-chaussée la cuisine est un noyau ouvert sur la salle, en entrant on peut tranquillement observer les chefs toqués s’activer en attendant d’être placé. Côté cuisine l’endroit se veut brasserie mais on est ici dans une brasserie chic & moderne : Marc Haeberlin, chef triplement étoilés par le guide Michelin à L’auberge de l’Ill à Illhaeusern signe la carte et chapeaute un peu le tout. De manière générale on pourrait écrire tout un billet name dropping au sujet des haras mais on va s’épargner le côté people de la chose.
Le diner commence bien, ils savent comment me mettre dans leur poche : Weissbier allemande à la carte servie avec de petits véritables bretzel frais : j’étais aux anges. Le service fût exactement comme je l’aime : efficace et décontracté sans être chichiteux. A la carte on retrouve le côté bistro (rillettes, tête de veau sauce gribiche, salade niçoise, poireaux-vinaigrette, entrecôte), des touches alsaciennes (ce soir là il y avait une choucroute dans les suggestions du jour) mais aussi des plats plus chics. Côté assiettes, la tarte flambée truite fumée, betterave et raifort est très bonne mais la betterave se cherche à la loupe et se déniche dans le côté légèrement rosé de la crème, le gaspacho de tomate est très bon ce qui n’est pas si fréquent. Le premier soir j’avais choisi le Burger d’agneau aux épices d’Orient qui était super bon mais servi avec des frites hyper décevantes (les meilleures frites de Strasbourg restent définitivement celles de la Vince Stub, elles sont imbattables) ; la seconde fois j’ai choisi la Bouillabaisse de poulpe et rougets, tempura de fenouil : c’était délicieux et le poulpe était tendre comme jamais. N. avait choisi à la carte du jour la Volaille à la broche, petit pois à la française, la fan de petits pois que je suis a beaucoup aimé et allégrement pioché dans l’assiette voisine. La première fois j’avais partagé le Cigare « Cuba Libre » en dessert : un Parfait glacé Davidoff, mini baba au rhum, citron vert, espuma Coca-Cola pétillant, pour faire court, on avait été hyper deçus, beaucoup d’esbrouffe pour pas grand chose. La deuxième fois j’ai donc fait plus clasique et j’ai opté pour le Baba aux fruits rouges à la carte du jour, la serveuse m’avait promis que c’était la même chose que le baba au rhum « original » au rhum Don Papa, chantilly vanille et crème épaisse affiché à la carte juste avec des fruits rouges en plus : le biscuit du baba était exceptionnel, vraiment parfait et l’association avec les fruits rouges très sympa… mais je n’ai pas déniché le moindre gout de rhum, chacun a son avis sur la question mais pour moi un baba sans rhum c’est un peu une arnaque ;) Malgré ces quelques petites imperfections j’ai été convaincue par leur carte et leur cuisine, sinon nous ne serions pas revenus. Les portions sont plutôt copieuses et les déserts alléchants (j’ai eu un mal fou à choisir entre le baba aux fruit rouges, La Déclinaison de la « Pêche Haeberlin » : Pêche pochée, pêche rôtie au safran, espumas pêche et la Tarte aux citrons, Sablé amandes, crème citron, mousse citron vert, meringue italienne au basilic) vous êtes prévenus !
Les prix sont un peu trop élevés, malheureusement vous payez non seulement la cuisine mais aussi le cadre et les grands noms qui gravitent autour de ce lieux qui se veut un peu la nouvelle place to be strasbourgeoise ;) Réservation recommandée, l’IRCAD accueillant un grand nombre de chirurgiens en formation cela assure à l’hôtel comme au restaurant un taux de remplissage confortable !
Les Haras
23, rue des Glacières
67000 Strasbourg
Bar au rez de chaussé, terrasse en été
03 88 24 00 00
www.les-haras-brasserie.com
La carte est visible ici
Plus d’info sur le lieu, le projet et l’histoire des haras ici et là
Prix :
Entrées de 8 à 21 euros (13-14 euros en moyenne)
Plats de 19 à 31 euros (24 euros en moyenne)
Dessert de 8 à 13 euros
Menu uniquement à midi et en semaine : Entrée plat et dessert pour 29,50 ou entrée plat/plat dessert pour 24 euros