La cuisine des révisions (Biscuits fourrés au nutella et Spaghetti alla puttanesca)
Chaque année c’est la même chose : quand il faut commencer à se plonger de façon sérieuse dans ses cours c’est là qu’il commence à faire beau et on a alors bien plus envie de sortir ses nouvelles robes (cousues avec application pendant l’hiver en rêvant à l’été à venir alors qu’il fait -15°C dehors…), faire prendre quelques couleurs à ses jambes désespérément blanchâtres, siroter des gin tonic en terrasse et voir les taches de rousseur apparaîtrent sur son nez. Autant vous dire que cette année, je suis en-chan-tée par le temps de cochon qu’il règne ici : c’est déjà ça de moins susceptible de me détourner du droit chemin ! Bon, il y a malheureusement toujours d’autres choses qui entraînent mon esprit bien loin des cours à réviser et il faut perpétuellement se reconcentrer sur les pages noircies, les fiches bristol et les livres empruntés à la bibliothèque. Étrangement c’est toujours pendant ces périodes de révisions que je suis prise d’envie de me lancer dans des choses qui d’habitude me barbent grave ; genre : récurer l’évier de fond en comble, laver le sol (voir les vitres), passer l’aspirateur plus d’une fois par semaine et même (!) javéliser la poubelle. Bref, autant dire que tout est bon à prendre pour décaler d’un peu le moment où il faudra s’installer à son bureau. Enfin non, tout n’est pas bon à prendre : il y a la culpabilité qui rode, celle qui vous empêche d’aller au cinéma parce que « quand même c’est pas sérieux t’as même pas fini de lire ce chapitre » mais force est de constater que le ménage ne semble pas culpabilisant (ma mère sera ravie de l’apprendre, elle qui se désole de mon inaptitude à être une fée du logis). Outre les envies de ménage, des envies étranges naissent pendant les révisions, me donnant souvent un penchant inhabituel pour le sucré (rappelez vous les brioches de l’an dernier !) et mon régime alimentaire se voit donc considérablement modifié pendant cette période. Comme quoi, les envies exotiques ne sont pas réservées aux femmes enceintes. Alors cette année, je ne me suis pas lancée dans les brioches (ni dans les macarons, les choux à la crème ou je-ne-sais-quoi…), j’ai simplement craqué pour les biscuits fourrés de Mingou – c’est la faute à Patoumi. Ils étaient parfaits à grignoter en relisant les cours et ont disparu à une vitesse inavouable. Quand le dernier a été croqué, je n’ai pas eu besoin de faire une nouvelle fournée : j’ai eu le droit à un arrivage de panforte en provenance directe d’Italie et à des canelés arrivés directement de Bordeaux en tgv (ils sont irrésistibles, terriblement bons, ce fut un drame quand j’ai dégusté avec un thé le dernier de la boîte…).
Bon, on ne peut pas se nourrir exclusivement de trucs sucrés (c’est quand même écœurant au final – sauf les canelés bien sûr) ou de viennetta menthe chocolat (vous aussi vous aviez oublié l’existence de ce truc ? ) et là j’avoue que j’ai une botte secrète très très chouette qui me fait quand même bien aimer les révisons (et qui est tellement chouette qu'elle n'est même pas uniquement réservée aux révisions) : je peux émettre des souhaits que d’un coup de cuillère en bois N. réalise. Trop bien non? Cette année, j’ai demandé du ceviche de saumon et des pâtes aux palourdes. Trop bons. En puis sans le demander un soir ce fût steak haché – pommes de terre rôties. Avec ketchup bien sûr. C’était parfait. Pile ce qu’il fallait. Bon, je ne monopolise pas mon chef à domicile et quand il faut que je me cuisine moi même mon repas, j’opte pour une cuisine du placard simple mais réconfortante : ma version des pâtes puttanesca.
Les sablés fourrés de Mingou
J’avais fourré une bonne moitié de ce biscuits de nutella (acheté juste pour l’occasion : pendant les examens on achète des trucs qu’on a jamais chez soi d’habitude !) et l’autre moitié avec de la confiture de lait. Vous pouvez à mon avis sans doute aussi essayer avec du salidou ou du lemon curd, ça devrait aussi fonctionner. Ils m’ont fait penser aux guet-apens qui ont disparu des étals – et qu’avec ma mère on adorait - en version juste un peu moins sablés. Merci Mingou !
Pour une trentaine de sablés
250g de farine
120g de sucre blond
½ sachet de levure chimique
60g de beurre (en petits morceaux)
1 oeuf + 1 jaune d’oeuf
4 cuillères à soupe de lait
Nutella et/ou confiture de lait
Dans un saladier, mélanger la farine, le sucre et la levure. Ajouter ensuite le beurre et sabler du bout des doigts comme pour un crumble. Dans un bol, fouetter l’œuf avec deux cuillères à soupe de lait et ajouter ce mélange dans la pâte sableuse. Pétrir pour former une boule de pâte, l’emballer dans du papier film et laisser reposer au frigo au moins une heure.
Quand la pâte a reposé, préchauffer le four à 180°C, bien fariner le plan de travail et y étaler finement la pâte, découper des cercles de pâte de 6 centimètres de diamètre, sur la moitié d'entre eux, déposer une cuillère à café de pâte à tartiner puis refermer avec l'autre moitié des cercles. Bien souder les bords en appuyant.
Dans un bol, fouetter le jaune d’œuf avec deux cuillères à soupe de lait, dorer les biscuits au pinceau avec ce mélange. Faire cuire 10 à 12 de minutes : les biscuits doivent être dorés.
Spaghetti alla puttanesca
Une cuisine du placard simple, ultra rapide mais savoureuse et parfumée. Faites juste attention à ne pas tout gâcher avec un coulis de tomate vraiment infâme. En saison et quand vous avez un peu le temps vous pouvez remplacer le coulis de tomate par des tomates pelées, épépinées et détaillées en cubes.
Pour une personne (multiplier par le nombre de personnes):
QS de spaghetti
Un filet d’huile d’olive
1 gousse d’ail (épluchée et râpée)
6 olives vertes (dénoyautées et détaillées en rondelles)
6 olives noires (dénoyautées et détaillées en rondelles)
1 cuillère à café de câpres (un peu hachés ou pas : moi je les préfère hachés)
2 filets d’anchois émiettés
2 lamelles de tomates séchées finement émincées
1 pointe de couteau de piment d’Espelette
1 verre de coulis de tomates (sans peau ni pépins et sans cochonneries ajoutées : j’en trouve un très bon dans une bouteille en verre au rayon italien de mon supermarché)
Poivre du moulin
Un beau morceau de parmesan
Cuire les pâtes aldente. Pendant ce temps, faire chauffer un filet d’huile d’olive, y faire revenir ail, olives, câpres, anchois et tomates séchées. Ajouter un peu de piment d’Espelette. Ajouter ensuite le coulis de tomate, laisser un peu mijoter puis retirer du feu. Quand les pâtes sont cuites, les mélanger à la sauce, poivrer, râper le parmesan et plonger la fourchette dedans. (Ne surtout pas saler, à cause des anchois).