Ce qui m’émeut
Le jour où j’arrêterai d’écrire ici, ce ne sera pas le jour où je déciderai d’arrêter de cuisiner ou celui où je déciderai de vivre sans appareil photo (quelles idées saugrenues!). Ce sera le jour où le côté monomaniaque que j’impose à ces pages me lassera… C'est (parfois) (un peu) réducteur de tout faire tourner autour de la gourmandise et de mes maryses… mais je l’ai choisi, voulu et ma discrétion n'est pas prête de me faire changer d'avis sur la question. Ce n'est pas de la timidité, peut être de la pudeur mais surtout simplement le désir de ne pas trop en dire et le sentiment d'en fait en dire déjà beaucoup... En même temps, que voulez vous, tout le monde n’a pas le talent de certaines pour écrire et décrire avec poésie et justesse le quotidien, les petits riens, les grands événements et les bonheurs quotidiens. Quand j’ai commencé à écrire ici je ne savais pas comment m’y prendre, je n’avais jamais photographié la moindre part de gâteau et finalement, comme le répète souvent mon père « c’est en forgeant que… ». Parfois je me demande simplement pourquoi j’ai décidé de forger autour de la cuisine car si c’est quelque chose qui me plait et me passionne, un fabuleux passe temps pour jouer avec ses mains et transformer des ingrédients souvent basiques en d'étonnantes choses (ayant de préférence tendance à être délicieuses - ça vaut mieux) ce n’est pas ce qui m’émeut le plus. Un plat parfait, une sauce divine, des saveurs inattendues, un gâteau qui vous fait tomber à la renverse: c’est chouette, c’est plaisant, agréable, les papilles frétillent mais au final rien ne m’émouvra autant que certaines chansons, certains artistes, certains textes, certaines mélodies, certaines personnes… Et c’est ce que je me suis encore dit il y a une dizaine de jours pendant le générique de fin de « Gainsbourg, vie héroïque ». Alors non je ne vous parlerai pas de cinéma, d’autres (oui, encore elle, que voulez vous, elle est terriblement douée) le font bien mieux que moi : je serai ridicule ; mais même si je sais bien qu’il en va de Gainsbourg (père et fille) comme des Pixies et de Jarvis Cocker : je ne suis pas très objective, je ne peux que vous conseiller de filer en salle voir le film de Joann Sfar sauf si bien sur ni les mots de Serge Gainsbourg ni sa personne ne vous touche, là il vaut mieux que vous restiez en effet chez vous à écouter fun radio, skyrock ou radio valmont: ça vaut mieux pour tout le monde.
Velouté de topinambours à la vanille et au poivre long
Recette plus que largement inspirée de celle de Aude (sa version avec du foie gras en prime ne doit pas être mauvaise... ^^)
Amuse bouche pour quatre personnes
150mL de lait
60mL d'eau
200g de topinambours épluchés, rincés et découpés en petits morceaux
½ gousse de vanille
Un chaton de poivre long réduit en poudre au mortier et au pilon
Fleur de sel
Versez le lait, l'eau, les topinambours dans une casserole. Fendre la gousse de vanille en deux dans la longueur, récupérer les graines d’une moitié de la gousse, les ajouter dans la casserole avec la demie gousse vidées de ses graines. Laisser mijoter sur feu moyen jusqu’à ce que les topinambours soient cuits. Mixer la soupe au blender ou au mixeur plongeur (après avoir récupéré la gousse) puis assaisonner avec fleur de sel et poivre long (on ne mettra pas tout le poivre long : au goût).
Associer la douceur de la vanille et ce petit piquant aromatique du poivre long est une idée parfaite... J'ai beaucoup aimé et ce jour là personne n'a découvert que la soupe était aux topinambours (pauvre légume inconnu!) mais même tendre sœurette a aimé (comprenez moi, c'est si rare que je tiens à le préciser)!