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Beau à la louche
28 octobre 2010

Atelier gelée de coing - Un samedi après midi avec belle mamie

   

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Lors de notre dernier passage en Lorraine, j'avais profité de l'automne qui arrivait pour demander à la grand mère de N. s'il était possible qu'elle me montre comment elle faisait sa gelée de coing quand ces derniers seront mûrs. Aucun problème, elle semblait même plutôt enthousiaste à l'idée de partager ses petits secrets et elle avait même commencé à m'expliquer sur le champs à quel point c'était facile mais à la façon des grand mères (autant dire pas toujours accessible au commun des mortels qui n'a pas quarante années d'expérience en matière de confitures et gelées derrière lui). Au vu des coings, le rendez vous avait été pris pour le week-end dernier. Mais, une semaine avant Belle-Mamie appelle N. catastrophée : les coings sont déjà mûrs, ils commencent à s'abîmer et ne tiendront pas le coup une semaine de plus. Quand il y a urgence, il y a urgence, nous avons donc avancé d'un week-end notre expédition lorraine spéciale gelée de coings.

Quand nous sommes arrivés chez la grand mère de N., dans la petite maison dans le virage, tout était déjà prêt: les paniers de fruits sur la table, le sac de sucre cristallisé sur la chaise, les pots tout propres sur la table du salon et belle mamie, tout sourire et impatiente de commencer puisque "De toutes façon, avec le temps qu'il fait, c'est l'occupation adéquate". Tout était en place, il ne manquait que nous. Une fois nos tabliers enfilés, on s'est mis au travail. Parce que chez Belle-Mamie on ne chôme pas!

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Atelier lavage, découpage, épluchage et éminçage de coings pour commencer. On élimine les parties des coings abîmées et on conserve soigneusement les trognons. Quand on travail à la chaîne ça avance vite et les vingt trois coings disparaissent...

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Des années d'expérience...

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Papa coing et bébé coing passeront aussi à la casserole.
Au fur et à mesure que les coings sont émincés, ils partent dans l'étage supérieur de l'extracteur à jus
, on récupèrera le jus des coings au deuxième étage pendant que l'eau bout au premier. Si c'est pas magique la technologie!

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Collection d'épluchures

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Vous aurez donc gardé soigneusement dans un récipient à part les trognons des coings; les emballer soigneusement dans une compresse, former un, deux ou trois (selon la quantité de fruits) ballotins et les ajouter dans l'étage supérieur de l'extracteur, au milieu des morceaux de coing.

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L'extracteur se rempli de fruits et petit à petit on récupère, impatients, le jus.... De temps en temps, mélanger les coings avec une cuillère en bois. La cuisine est délicatement et délicieusement parfumée au coing.

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Nous on a décidé de faire la même chose avec des pommes (tant qu'on était lancé...) mais on peut se contenter des coings.

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Chez Belle-Mamie, même si on passe pour boire le café, on est embauché pour éplucher les pommes. Et personne n'y coupe.
Toujours bien conserver les trognons.

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Quand les coings tout en haut sont "asséchés", c'est fini (ou presque) : on peut récupérer le jus qui reste au deuxième étage. On enlève les ballotins de compresse au troisième étage et on récupère les fruits pour les transformer en pâte de coings (rien ne se perd, tout se transforme). Pour la pâte de coings, en résumé, une fois les fruits passés à la moulinette pour obtenir une belle purée bien lisse, il faut dessécher la purée (à la casserole ou au four) puis former des pâtes de fruits et les rouler abondamment dans du sucre cristal. Au début le sucre va pénétrer dans la pâte de fruit au fil des passages, la pâte de fruit va se gorger de sucre et le sucre finira par se déposer à l'extérieur de la pâte de fruit comme autant de paillettes. Les pâtes de fruits se conservent une année.

Pour en revenir au sujet principal - la gelée de coing - on récolte avec joie et sautillements le jus obtenu. Généralement plus ça piaille plus c'est qu'il y a de jus ;) Ici, nous avions fait une très bonne récolte d'un jus rosé qui sent trop bon. Il faut le filtrer à travers un torchon propre déposer sur une passoire. Laisser un peu reposer le temps que ça refroidisse un peu pour pouvoir ensuite bien presser le linge avec des mains propres pour en extraire un maximum de jus.

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Le moment clef : la pesée du jus! Tadadadam...
Bilan: 1kg800 de jus! Youhou!

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C'est là que le sucre entre en jeu: peser le même poids de sucre que le poids de jus de coing obtenu et le mélanger au jus. Verser ce mélange dans une grande casserole et porter à ébullition. Quand le mélange bouillonne à gros bouillons, et seulement à partir de ce moment compter trois minutes (montre en main!) de cuisson. Au bout de ces trois minutes, retirer du feu.

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On peut maintenant remplir les bocaux, à la louche, avec la gelée bouillante. Fermer ensuite tout de suite les bocaux. Laisser prendre tranquillement (il faut parfois plusieurs jours...). Il vous restera à les étiqueter joliment.

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Notre butin : 6 pots de gelée de coings (toute orangée et pleine du parfum unique des coings), 3 pots de gelée de pommes (beige et toute douce) et 6 pots de gelée pommes - coings (à mi chemin entre les deux...).

Ce que j'aime avec la gelée de Belle-Mamie c'est qu'elle est prise mais pas trop-trop ferme : toute douce et veloutée, elle se transforme en une jolie pellicule translucide sur les tartines... Rien à voir avec les cubes de gelée autour des tranches de foie gras à Noël ;) La gelée de Belle-Mamie on y devient vite accro même si l'on n'est pas adepte des tartines sucrées au petit déjeuner : elle sucre les yaourts, les gâteaux, les tourtes et plein de choses encore... Elle sucre en parfumant!


Gelée pommes coings de la grand-mère de N.

Pour une quinzaine de pots :
23 coings
23 pommes
+/- 3kg de sucre cristallisé

Bien rincer les coings, les couper en quatre, les peler et les épépiner en prenant soin de garder à part les pépins. Découper chaque quartier en tranches et déposer au fur et à mesure dans l’étage supérieur de l’
extracteur à jus, placé sur un feu vif. Répéter l’opération avec tous les coings. Déposer les pépins au centre d’une compresse, nouer la compresse pour former un ballotin plein de pépins. Faire autant de ballotins que nécessaire et les ajouter avec la chair des fruits dans l’étage supérieur de l’extracteur à jus. Récupérer au fur et à mesure le jus de coing au deuxième étage de l’extracteur. En fin de cuisson, quand les coings sont cuits et asséchés, récupérer tout le jus au sein de l’extracteur (généralement le robinet n’est pas parfait et ne permet pas de tout récupérer). Filtrer ce jus à travers un torchon propre, le peser et y ajouter le même poids de sucre cristallisé. Bien mélanger et mettre dans une grande casserole sur feu vif. Dès que le liquide bout à gros bouillon, compter trois minutes de cuisson. Ne pas écumer pendant la cuisson mais uniquement à la fin des trois minutes. Mettre en pots, fermer immédiatement les pots. Laisser reposer, il faut parfois attendre deux – trois jours que la gelée prenne.

Faire de même avec les pommes.

  • Pour une gelée pomme & coings : ajouter les morceaux de pomme tout de suite avec les coings au dernier étage de l’extracteur à jus, vous récupèrerez ainsi un jus pommes – coings.
  • Pour des pots de gelée à la pomme et d’autres aux coings : réaliser le processus deux fois de manière indépendante pour les coings puis pour les pommes.
  • Pour avoir à la fois des pots de gelée de pommes, des pots de gelée de coings et des pots de gelée pommes – coings : réaliser les deux processus de manière indépendante en parallèle ou à la suite. Faire cuire en même temps les deux gelées, réaliser le nombre de pot de gelée de coings souhaités, idem pour la gelée de pommes puis mélanger les deux « jus » et mettre en pot la gelée pomme – coings.

NB : avec la chair des fruits, vous pouvez faire des pâtes de fruits (les mouliner, assécher la purée obtenue et seulement ensuite la sucrer).


Commentaires
P
quelqu'un peut me dire pourquoi je n'ai récolté de jus. J'ai pourtant fait exactement ce qui est dit . Merci
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C
C'est très exactement les recettes que je cherchais.<br /> <br /> Merci
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S
Alors, je n'épluche pas les coings, je n'enlève pas les trognons (de toute façon si c'est pour récupérer les pépins et autres pectine) et je mets donc juste les coings frottés au torchon (pour enlever le côté velu) en quartiers couverts d'eau à cuire. Puis je récupère le jus, je pèse, je rajoute le pesant en sucre et je cuits... C'est moins pénible quand on a des kilos et des kilos de fruits!!! Résultat identique. Une fois les coings cuits, j'enlève les morceaux durs, et c'est parti pour commencer la pâte de fruits!
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C
oui, oui, celle-là (oups, pour l'attribution des mains, je suis vraiment confuse et maladroite)
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L
Merci pour ce message! Il ne faut pas perdre les recettes et les techniques de grands mères!<br /> Après le reportage sur le blog n'est pas obligatoire pour moi. Tant de personne font ça très bien sans blog, il ne faut pas l'oublier...
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