Pâques en Bretagne (des sardines et du beurre)
L’heure est grave : voilà deux fois que ma mère me demande si je me suis mise en grève. La première fois, j’étais tellement occupée ailleurs que je n’ai pas tout de suite saisi à quoi elle faisait allusion, me demandant pourquoi elle me parlait de la sncf d’un seul coup (Les Français ont des association d’idées qui leurs sont bien propres). En plus, je viens d'avoir à l'instant un mail de Mingou s'inquiétant de mon silence en des termes hilarants; il me faut donc rompre ce silence avant que son esprit ne se mette à délirer encore plus sévèrement.
J’étais ailleurs… quelques jours à Patoumiville qui ont eu sur nous un effet aussi bénéfique que de longues vacances… Il faut dire que Patoumi, non contente de nous mitonner de bons petits plats (par notre faute elle s’est retrouvée à faire mijoter de terribles boulettes de viande à deux heures du mat’), avait choisi pour nous un hôtel cinq étoiles et recruté les meilleurs guides du comté. Mer-ci! Il n’y a pas à tergiverser, une des meilleurs idées de ce début d’année a été de décider de manière impromptue de traverser la France pour Pâques.
Le bonheur du kouign aman bien caramélisé...
Ça me parait si difficile à bien réussir que je n'ai jamais osé m'y frotter...
Des astuces ou une recette immanquable à suggérer?
Patoumiville n’avait pas changé depuis la dernière fois : toujours aussi mignonne avec ses ruelles pavées et pas si dépaysante que ça avec ses colombages presque familiers… Mes pas retrouvaient le parcours qu’ils avaient suivi la dernière fois en compagnie de Mingou et de Patoumi. À chaque coin de rue ou boutique reconnus je racontais à N. « C’est là que j’avais trouvé le collier que j’ai ramené de Rennes la dernière fois », « C’est là que j’avais craqué pour le moule Konstantin Slawinski », « C’est sur ce trottoir que j’avais trouvé un billet abandonné », « C’est sur cette place qu’il y avait le marché quand on été venues avec Mingou »… Sans les chercher vraiment, je retrouvais le chemin des chouettes boutiques que Patoumi nous avait fait découvrir, mais étrangement (et tant mieux pour mes finances), nous n’avons pas croisé la petite boutique de vaisselle japonaise…. Par contre, comme la dernière fois, je suis revenue de Rennes avec un collier en guise de souvenir (on n’a jamais assez de collier non ? Et puis, il n’y a qu’à Rennes où on peut aller à la superette du coin pour y dénicher un chouette collier).
La galette saucisse du marché
Les takoyaki du Fuji
Un séjour breton riche en premières fois : ma première fois avec le pâté henaff (mettant ainsi en porte-à-faux ce billet), la découverte des héliantis (pas concluante cela dit puisque c’est dans le même genre que les topinambours mais en moins bon…), un premier face à face avec le coucou de Rennes, ma première expérience de « galette saucisse » en rentrant du marché et la découverte (enfin !) des takoyaki.
Vous ne saviez pas que ce qui va le mieux avec le champagne
c'est le pâté Henaff (et le foie gras)?
Malgré ses apparences idylliques, le séjour fut en fait relativement violent entre N. qui ne pensait qu’à couper la tête du coucou (admirez la mise en scène!) et Patoumi qui a – contre toute attentes et contrairement à tout ce que j’avais jusqu’alors pu constaté – décidé d’entamer le lammele par la tête. (J’avoue, je n’étais pas en reste de mon côté : les habituelles, chaleureuses et bien sûr toujours souriantes guichetières de mon bureau de poste m’ayant encore donné envie d’étrangler quelqu’un juste avant de quitter Strasbourg).
Tant qu’à être violents et pour rester dans le sujet, autant tordre le coup à cette légende urbaine comme quoi il ferait moche, gris et qu’il pleuvrait tout le temps en Bretagne. Ça doit être une rumeur lancée par les bretons pour éviter d’écoper de tous les touristes carencés en vitamine D (ils sont bien mieux alignés comme des sardines sur les plages de la côte d’azur). En fait, la météo bretonne donne plutôt envie de déménager à l’ouest, là où l’on peut se promener au bord des falaises, là où le vent emmêle les cheveux, là où on peut faire de longues promenades sur la plage avec le soleil de la fin d’après midi, là où on peut jouer avec nos ombres, s’amuser des polaroids pris sur la plage et là où les fous rires éclatent en bord de mer…
Et entre deux balades, on peut aller chez Tanpopo pour se régaler d’un bento au rapport qualité – prix exceptionnel (euphémisme), dans le quasi silence des gens qui savourent et qui gardent dans un coin du bento un morceau de tonkatsu (toujours garder le meilleur pour la fin – enfin, chacun son école…). La touche sucrée qui clôt le repas confirme le sens des alliances et la délicatesse de cette cuisine japonaise : un biscuit comme une génoise, un peu d'azuki (Mingou, on a pensé à toi !) et une glace au calpis (une autre découverte du séjour !) pour au final une trilogie épatante qui donnait envie d’en redemander juste un peu, pour le plaisir.
Bercée par le souvenir de la dernière fois, j’aurai eu du mal à quitter la Bretagne sans une crêpe (oui, la galette saucisse ça compte pour du beurre !) et je crois qu’après coup, aucun de nous n’aurait voulu se priver de ce goûter incongru (même la gente masculine qui a pourtant joué les éclopés…) sans doute bien moins pour les galettes pourtantrèbones (Dans un élan de soucis diététique, j’avais choisi une galette au sarrasin, pommes poêlées et caramel au beurre salé) que pour les fous rires, les cartes postales, Raloumi et tout le reste…
* Les tables de Patoumi *
Dans cet hôtel cinq étoiles on va vous chercher
les meilleurs croissants de la ville pour le petit déjeuner...
La table du petit déjeuner pascal, influences alsaciennes...
Découverte de la tome de Bain de Bretagne... Chouchen & Rilettes de sardines...
Sur la route du retour (sachez que Chartres pour la pause de midi est une mauvaise idée – il faut dire qu’on s’y attendait : quand non seulement il n’y a pas de restaurants recensés dans le guide du fooding pour une ville donnée mais qu’en plus il n’y en a pas pour tout le département, y’a de bonnes chances que ça sente le roussi!), après avoir fait le plein de schtroumpfs haribo dans une station service (bah oui, il est impensable de traverser la France en voiture sans le moindre gummi dans l’habitacle – sauf bien sur quand vous avez la chance de repartir de Rennes avec un cake de chez Madame Durand), je me suis dit que, quand même, j’avais eu une bonne idée un jour de juin 2006 de commencer à écrire ici… Patoumi disait récemment que c’est la lecture du livre de Clotilde qui a été l’élément déclencheur d’une lecture encore plus assidue qu’avant du blog Chocolat and Zucchini. Outre le fait que ce soit le même détail qui m’ait transformée moi aussi en fidèle lectrice du blog de Clotilde, je me suis souvenue de ce billet que j’ai lu et relu et qui a été le billet qui m’a plongé dans l’univers des lubies et de l’alibi comme Alice plonge au pays des merveilles…
J’avoue que depuis que je suis rentrée je me demande si je ne vais transformer Beau à la louche en une chouette collection de recettes de coquillettes au beurre (bah oui quoi, c’est bon les coquillettes au beurre !)… juste pour éviter aux amis qui m’invitent de réfléchir un peu trop à ce qu’il serait adéquat de cuisiner : des coquillettes au beurre c’est parfait du moment qu’on les partage avec de chouettes personnes… :)
De retour de Bretagne j’ai fait la grève des courses et je me suis débrouillée avec un frigo assez désert (il avait été en bonne partie vidé avant de partir) et des placards qui se défendent pas trop mal… J’ai en fait surtout misé sur ce que j’avais glissé dans mes bagages avant de partir de Rennes, à savoir, une belle collection de sardines de la belle illoise et du beurre bordier…
Cannellonis aux sardines, aux amandes et aux épinards
Pour deux à trois personnes selon l’appétit (une douzaine de cannellonis) :
Des épinards (l’équivalent en volume d’un saladier)
Huile d’olive
Sel & poivre voatsiperifery
1 boîte de sardine (ici une boîte de sardines la Belle Illoise marinées au muscadet et aux aromates)
250g de ricotta
2-3 pointes de couteau de saté en poudre (facultatif)
1 poignée d’amandes émondées
Une douzaine de tube de cannellonis
500g de coulis de tomate (sans peau ni pépins et sans cochonneries ajoutées)
Un bon morceau de parmesan
Laver les épinards, découper ensuite les grosses côtes puis émincer les épinards. Les faire revenir dans un peu d’huile d’olive, saler et moudre un peu de poivre voatsiperifery, réserver hors du feu.
Préchauffer le four à 200°C. Récupérer les sardines de la boîte, fendre chaque sardine en deux pour enlever l’arrête centrale. Emietter ensuite la chair des sardines et la mélanger dans un saladier avec la ricotta, les épinards, le saté, du sel et personnellement j’ai aussi ajouté un peu du muscadet aux aromates qui restait dans la boite à sardines. Gouter pour rectifier l'assaisonnement. Concasser grossièrement les amandes et les ajouter à la préparation.
Garnir une poche à douille (ou à défaut, un sac congélation) de cette préparation et garnir les cannellonis à l’aide de la poche à douille (trop simple, trop facile, trop rapide = efficacité maximum). Déposer les cannellonis sur un plat à gratin ou un plat à tarte, napper généreusement et complètement de coulis de tomate, ajouter un peu de sel et de poivre voatsiperifery. Râper généreusement du parmesan là-dessus, recouvrir le plat d’une feuille de papier aluminium et enfourner pour 10 minutes, enlever ensuite le papier aluminium et cuire encore 20 minutes.
Les attrapes touristes se mettent au goût du jour...
Shortbreads au yuzu (et au chocolat)
Les halles de Rennes nous ont rendus très très jaloux : pourquoi on n’a pas ça à Strasbourg nous? C’est vrai quoi, quand on voit ce que les Strasbourgeois appellent « les halles » (un centre commercial rempli d’enseignes de marques de vêtements, toujours les mêmes : celles qui colonisent tous les centre villes) ça ne fait pas envie, alors qu’à Rennes, les halles regorgent de légumes, de crustacés, de thé, de bouchers et même de choucroute (enfin, dans ce cas-là regorge n’est pas le terme adéquat)! Bref, chez Bordier, je n’ai pas pu résister au beurre au yuzu et comme par un concours de circonstances nous avions fait le voyage aller avec une glacière dans la voiture, on a décidé de revenir à Strasbourg avec un peu de beurre bordier dans la voiture. La version au yuzu est démente, simplement tartinée sur un morceau de bon pain et recouverte ensuite de copeaux de chocolat noir c’est terrible ! Comme j’avais dans mon frigo ce beurre de qualité (un beurre un peu snob aussi, disons le), j’ai décidé de faire des shortbreads, ces sablés écossais au beurre (que l’on trouve en France souvent dans des boîtes à l’imprimé écossais dans les tons rouges). Les shortbreads c’est pas compliqué : x grammes de sucre, 2x grammes de beurre et 4x grammes de farine. Ensuite on peut soit étaler la pâte en un cercle que l’on découpe en parts (comme les scones) soit étaler la pâte en un rectangle et y découper des petits rectangles que l’on décorera à la fourchette (ces deux photos sont explicites). Comme le yuzu (le citron en général) se marie très bien avec le chocolat, j’ai décidé de tremper partiellement les shortbreads dans du chocolat. C’était top !
Shortbreads Yuzu – Chocolat
Pour huit shortbreads :
25g de sucre semoule
50g de beurre salé au yuzu
100g de farine
50g de chocolat noir dessert
Préchauffer le four à 160°C.
Dans un saladier, mélanger le sucre, la farine et le beurre un peu mou en morceaux. Pétrir avec les mains (sous la chaleur des mains, le beurre va ramollir et la pâte se former). Former une boule de pâte homogène, l’étaler sur une épaisseur d’un demi centimètre sur un plan de travail fariné. Former un beau disque de pâte et le découper en huit parts.
Recouvrir une plaque du four de papier sulfurisé, y déposer les biscuits et cuire 12 minutes. Laisser ensuite refroidir sur une grille. Quand les biscuits ont refroidi, faire fondre le chocolat au bain marie et y tremper partiellement les shortbreads. Laisser sécher le chocolat et voilà !
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Rien à voir mais est-ce-que quelqu'un a la recette de pains marocains comme ceux là? Ce serait chouette! Merci :)