dimanche 4 octobre 2009
A contre temps...
L’autre soir en sortant du restaurant, je me suis dit que ça faisait quand même bien longtemps que je n’avais plus parlé de bonnes adresses ici. Certes je vous ai envoyé quelques cartes postales cet été mais rien de plus. Parfois il est plus simple et plus rapide de rédiger une recette….
Je venais de manger un délicieux pigeon en croûte de pignons (avec une brunoise de petits légumes si bonne mais il y en avait si peu....) à La cuillère à pot. Je n’avais absolument pas été raisonnable en choisissant quand même un dessert ; une barre choco-praliné très chocolatée, à la fois mousseuse et croustillante, vraiment très bonne, nettement plus chocolatée que pralinée, mais qui aurait peut-être méritée d’être plus frustrante parce que j’ai failli ne pas la finir tant elle était de taille et, je ne sais pas vous, mais moi, quand il est question de dessert (et de chocolat !), je ne trouve ça pas désagréable qu'une fois la dernière bouchée savourée (c’est toujours la meilleure bouchée, surtout si comme moi vous êtes adepte du « garder le meilleur pour la fin », mais là deux écoles s’affrontent) on se dit que mmhhh c’était si bon qu’on en aurait bien redemandé… Le dîner avait été bon, et le vin mystérieux servi en apéritif s’était avéré être un vin vosgien (!), garanti sans raisin : un délicieux vin de rhubarbe. J’avais enfin pu tester cette « nouvelle » adresse dont mon père, mon patron et mes collègues ne cessaient de vanter les louanges. Par contre j’avoue que le décor et l'atmosphère du lieu ne m'ont absolument pas séduite. Le carrelage au sol c’est vraiment un détail qui n’en est pas un pour moi. Je crois que je fais une allergie aux salles de restaurant carrelées. Ça manque de chaleur, de classe. (Et puis les mûrs semblent peints avec des couleurs choisies par un daltonien – j’ai rien contre les daltoniens, soyez en sur, cependant je ne suis pas certaine que ce soient les personnes les plus à même de choisir des teintes harmonieuses - à savoir ici une sorte de turquoise et un genre d'orange).
Mise à jour : depuis la redaction de ce billet "La cuiller à pot" à changée de propriétaire!
On marchait dans les rues de Strasbourg en direction d’un endroit que j’aime beaucoup mais qui s’avéra ce soir-là (comme souvent) bondé, l’air était doux, on aurait pu y boire un verre en terrasse et je me suis rappelé que l’été finissait et que j’avais oublié de vous parler des déjeuners estivaux à la terrasse du salon de thé grand rue. Quel sombre oubli. C’est bien dommage car la saison se finie et il vous faudra attendre l’an prochain pour vous asseoir, au soleil, place des meuniers et déguster des Knepfles aux queues d’écrevisses ou des Bouchées à la reine à la volaille, poêlée de pleurotes…
Pourtant le salon de thé grand rue ne m’a pas convaincue au premier contact. J’aimais entrer dans ce cocon chaleureux et feutré pour un petit-déjeuner ou un tea time d’exception (et je vous en avais déjà parlé) mais la première fois que j’ai décidé d’aller y déjeuner, j’avais choisi les lasagnes de légumes confits, filet de truite fumée à l’ancienne, sauce aigrelette aux groseilles ; le serveur m’avait prévenue que c’était des lasagnes sans pâte mais j’avais maintenu mon choix. Et là patatra, grosse déception. Je suis une grande adepte des filets de truite fumés, bien différents du saumon fumé, qui non seulement sont délicieux mais en plus me replongent en enfance (mais qui malheureusement sont souvent bien délicats à dénicher) et les légumes grillés c’est délicieux en général; mais là l’ensemble ne m’a pas convaincue. Il était clair que l’analogie avec les lasagnes étaient bien bien loin et la multitude de petits accompagnements autour de ce plat était catastrophique : des écrevisses qui semblaient encore mariner dans la saumure, une tartine de ratatouille où ni la ratatouille ni le pain n’étaient bon, un dôme de taboulé que l’on aurait pu deviner sorti d’une barquette de supermarché. Aïe. Mais, j’ai raconté ma triste expérience à une autre adepte de ce lieu et elle m’a convaincue d’y retourner en me disant qu’en effet, c’était un peu LE plat à ne pas choisir.
Alors j’y suis retournée, et même plusieurs fois, j’ai découvert les joies du millefeuilles de galettes de pommes de terre au saumon fumé, pommes poêlées à l’eau de rose, sauce raifort et des knepfles aux queues d’écrevisses. C’est bon, sympathique, avec une touche d’originalité. La carte semble immuable et ça a un côté réconfortant : on sait que d’une fois à l’autre on retrouvera ses plats fétiches; c’est aussi extrêmement copieux : ce qui est clairement un problème car je vous mets au défit d’avoir l’appétit suffisant pour enchaîner plat et dessert et c’est bien dommage car les pâtisseries sont délicieuses (mais elles aussi très largement servies !), la solution est de partager (une part de tarte au fromage blanc, simple exemple).
En fait, j’ai peut être simplement oublié de vous en parler cet été inconsciemment : les places y sont rares et prisées…
Mais le salon de thé grand rue est aussi un salon de thé et son décor à la fois kitsch et baroque, tout de rouge vêtu est terriblement chaleureux. Quand on y entre, la première chose que l’on voit c’est l’exposition de tartes et de gâteaux tous plus gourmands, décadents et déraisonnables les uns que les autres. Ils ont un côté très "maison" : ils sont aussi bons que les gâteaux de mamies et même si ils sont beaux ils n’ont pas l’esthétisme inaccessible des pâtisseries professionnelles. Le salon de thé grand rue n’a pas son pareil pour les tartes au fromage à l’alsacienne, les crumbles, les streusel et les gâteaux au chocolat à x mille étages… Mais ce genre de gourmandises, accompagnées d’un thé ou d’un chocolat viennois, dans mon esprit, c’est très hivernal… et l’hiver c’est pas très loin alors non, ce billet n'était pas juste là pour vous faire languir… Et puis sachez qu’à la carte, pour déjeuner, non pas en terrasse mais bien au chaud entre les murs rouges, vous trouverez aussi des galettes de pommes de terre, jambon fumé et munster blanc ou un gratin de knepfles au munster blanc et petits lardons : parfait pour cet hiver non ?
Salon de Thé "Grand'Rue"
80 Grand'Rue
67000 Strasbourg
Plats autour de 13 euros
Il y a aussi des salades et des tartes salées à la carte
La Cuiller à Pot
18 B, Rue Finkwiller
67000 Strasbourg
http://www.lacuillerapot.com
Entrée de 16 à 19€
Plats de 25 à 32€
Dessert 9-10€
Menu Déjeuner: Plat & Dessert: 18 €
Menu Entrée, Plat, Dessert: 38 €
Commentaires
oui, les galettes de pomme de terre au saumon fumé, la tarte au fromage blanc à partager
j'ai hâte de remonter goûter les parts de tartes décadentes!
je ne connais pas la cuiller à pot, c'est tout neuf? mais les couleurs des murs sont douteuses (du moins, elles n'ouvrent pas l'appétit, c'est étrange pour un resto...)
bisous!Je connais pas mal de monde qui adore ce salon de thé, faut dire que l'interieur est très joli (moi j'adore quand c'est kitsch ^^)
mais par contre moi je n'aime pas du tout leurs desserts...je n'ai jamais mangé salé là bas, juste des goûters...les parts sont énormes, ça change, mais le prix suit finalement très bien et moi je trouve que ce n'est vraiment pas inoubliable, voire même bof bof...
je me rappelle ma tarte fromage/chocolat bien trop sucrée et la tarte aux cerises d'un ami, avec des cerises surement surgelées ou je ne sais quoi, plutôt étrange pour un lieu censé proposer des recettes comme chez mamie...
La cuillèr a pot j'y étais aussi, et j'avais adoré le repas, mais ce carrellage c'est d'un froid...surtout qu'on devait être trois tables ce soir là a l'étage, ambiance...Je suis soulagée ! Je suis ravie que tu aies changé d'avis sur le Grand'Rue.
Je suis une inconditionnelle de tous les plats... SAUF ceux à base des légumes marinés, bien trop vinaigrés à mon goût, des tartes aux fromage blanc, griotte-streusel et de leurs meringues !
Et comme j'ai toujours adhéré à tes avis sur les restos, je note la Cuillère à Pot, à tester rapidement !
A bientôt !Le vin de rhubarbe était sec ?
J'en avais goûté chez le (seul) poissonnier rue du sanglier à Strasbourg. Je crois que c'est la production de son frère. Il y avait différentes sortes de "vins" dont un pétillant, plaisants mais trop chers... (12€ la bouteille je crois).
Depuis j'ai demandé à mon papa de s'essayer à du vin de rhubarbe sec. Il fabrique déjà du vin d'apéritif à base de rhubarbe, pommes, coings, fleurs de pissenlit et groseilles. Je te ferai goûter la nouvelle cuvée à l'occasion !je suis bien contente que tu aies changé d'avis sur ce salon de thé dont je suis une inconditionnelle, l'hiver pour l'esprit cocon sucré et l'été pour la terrasse sur la place des meuniers ( a Strasbourg, je trouve qu'il y a trop peu de places sympathiques, et celle - ci est calme et intimiste, j'adore )
J'y ai mangé salé plusieurs fois mais n'ai jamais tenté le plat aux ecrevisses... Miam, encore une raison d'y retourner !Merci Loukoum pour tes précieux conseils ! Tu me donnes envie d'essayer tout plein d'endroits dans ma nouvelle ville ! C'est marrant, c'est presque un rituel, avant de choisir un restau, je regarde si tu y es passée ! Et tes avis me plaisent beaucoup... n'empêche c'est pas sérieux, tu me donnes envie de sortir au lieu de travailler ! Bref... il faudra que tu me montres en vrai un de ces endroits, avec Belle-blé ce serait chouette... que je découvre en bonne compagnie un petit trésor strasbourgeois !
oh et merci pour le rappel de la recette de Natalia, elle a égayé mes dernières soirées !Nostalgie de strasbourg
humm!
quels délices..
On sent presque le parfum des mets dégustés.;
Je fus à Strasbourg en des temps antédiluviens..'entre 73 et 75 ..Puis, petite escapade vers 98 , quand mon fils y était étudiant aux arts déco , j'adore cette ville , la gastronomie et l'ambiance des rues quand il commence à faire froid , le contraste avec la chaleur des lieux conviviaux , restos et Winnstubs..merci pour ces découvertes.. j'étais à Strasbourg il y a quelques semaines mais trop rapidement malheureusement
et pour ceux et celles qui ont 5 mn pour concocter une petite recette autour du potiron ou de la courge et gagner un petit robot très sympa, c’est ici : http://cuisineplurielle.canalblog.com/archives/2009/10/09/15261447.htmlUn peu déçu
Après avoir lu ton billet je suis allée prendre un chocolat chaud et un pain au chocolat au salon de thé Grand'Rue, un samedi matin pluvieux. Je me méfie toujours des chocolats chauds dans les bars mais là je me suis dit que dans un salon de thé il devait être bon ... que neni : il était coupé à l'eau et très sucré. Est-ce si compliqué de faire chauffer du lait et d'y faire fondre du chocolat (allez, j'admets même le cacao en poudre non sucré!) ?
Et puis la serveuse n'était pas très sympa.
J'y reviendrai tout de même pour manger à midi, je vais leur donner leur chance, et je te tiendrai au courant.
Merci tout de même pour toutes ces adresses, pour moi qui suis une nouvelle strasbourgeoise c'est une mine.Laure VR: et si tu reviens je retournerai volontiers avec toi au salon de thé grand rue!
Cendrine: nous chez Nicolas non seulement on n'en trouve pas mais en plus ils ne sont pas (du tout) aimable: vivement déconseillé
Les chéchés: j'ai bien envie d'y retourner avec toi/avec vous... tu me feras signe si tu viens
La cuillère à pot ça doit faire une petite année que ça a ouvert (je crois)
Céline Marine: faudra que tu me rappelles en temps et en heure que tu viens et ce sera avec plaisir
Géraldine, Lili: tout le monde ne peut pas toujours être d'accordmais c'est sympa de lire des avis différents du siens
Cathétoile: le vin n'était pas pétillant et pas trop sec, c'était très agréable. Je suis toujours partante pour les cuvés de ton papa: celles que j'ai déjà gouté étaient top!
Léa: Merci pour ce message! Il faudra qu'on s'y retrouve c'est une chouette idée! Je suis contente que les crèmes de Natalia t'aient plu!
Claude Olivier: cool! Quand?
Amandine: merci! Je ne l'ai pas encore et je n'ai malheureusement aucune idée de la couleurLa cuillère à pot testée ! C'était lors d'un déjeuner spécial de dégustation de vins de Bourgogne de Philippe Pacalet, en présence du vigneron.
J'ai été soufflée par l'effiloché de lièvre à la royale. C'est la première fois que je testais ce plat et il faut absolument que j'essaie de reproduire la recette rapidement !
J'y retourne bientôt pour tester la formule du jeudi soir : tu apportes ton propre vin. Une idée unique à Strasbourg je crois.souvenir souvenir
pour le salon de thé de la grand'rue il faut dire qu'il a beaucoup changé.
je l'ai connu quand je faisais mes études à stras (2000 à 2006) il était tenu par un vieux couple adorable avait déjà son charme (j'adore le rouge)
le thé servi sur plateau argenté, avec le pot de lait et de crème et les gâteaux délicieux servis avec une énorme meringue toute fraîche et plein l'assiette. un délice que nous nous accordions de temps à autre avec une de mes amies et dont nous faisions notre goûter-repas du soir.
je m'en souvenais avec délice et j'y ai amené mon compagnon l'an dernier lors d'un séjour chez mes parents. et là déception.
j'ai l'impression que c'est la fille des anciens proprio qui a repris le salon de thé (en tout cas ça a changé et la petite gérante si accueillante n'était pas là), les pâtisseries restent convenables mais plus excellentes (le gros gâteau au chocolat à étage avait une crème granuleuse de sucre mal mélangé, la meringue était sèche) le chocolat au lait de mon ami n'était pas extra du tout, la tarte aux pommes était fade.
heureusement le thé n'avait pas changé. mais les nouveaux proprio feraient bien de se réveiller s'ils veulent conserver à cet endroit son charme.Cathétoiles: quand j'y étais les deux personnes qui m'accompagnaient ont aussi choisi l'effiloché de lièvre à la royal et je l'ai gouté et pour moi ça n'avait pas grand chose avec LE lièvre à la royal. Déjà y'avait pas de sauce et un lièvre à la royal sans sauce...
Bliksem: merci pour ton avis et ton temoignage!
souvenirs...
et oui, j'm'en souviens de ce salon de thé!
me voilà enfin revenue! Et pourtant, sans avoir l'impression d'être partie puisque je suis venue tout l'été reprendre de temps à autre quelques infos d'une ou l'autre recette. Hier encore : les gnocchis potimarron (le premier trouvé au marché!).
J'ai hâte de trouver de la crème fleurette pour faire les flans au citron.
Et bien sûr, j'ai hâte de revenir à Strasbourg...
L.