Recette pour un dimanche d’automne réussi (contre toute attente vu les circonstances)
La veille, en rentrant de chez le coiffeur pétrir puis faire lever au soleil de la fin d’après-midi un pain ciabatta. Faire aussi cramer vos poivrons jaune, orange et rouge sous le grill du four, quand ils sont bien noir, les oublier dans un tupperware. Quelques chapitres plus tard pétrir à nouveau le pain et le façonner selon votre inspiration avant de filer au cinéma et de le laisser lever une seconde fois, dans le four à peine chauffé cette fois çi. Vous rentrez un peu plus tard que prévu après un verre dans un bar, préchauffez et enfourner la ciabatta. Pendant ce temps N. épluche et découpe en lanières les poivrons et les fait mariner avec une gousse d’ail finement émincée, de la fleur de sel et un filet d’huile d’olive (bien que, il faille l’avouer, vous et lui n’avez pas la même définition du concept de « filet »…)
Le lendemain après et même pendant votre petit déjeuné, épépiner quelques tomates, les découper en petits dés, y ajouter du poivre noir du moulin, de la fleur de sel, un quart d’oignon très finement émincé part N. qui a la galanterie de bien vouloir pleurer à votre place, et un filet d’huile d’olive. Mettre tout ça dans une petite boîte hermétique.
Dans une autre petite boîte hermétique réaliser une salade de feta d’après la recette trouvée dans un des derniers courrier international, bon, vous l’arrangerez un peu au vu du contenu de votre frigo et de votre tête de linotte qui a oublié d’acheter des olives… Émincer longitudinalement une bonne poignée de feuilles de laitue propres, ajouter 100g de feta, un demi concombre épépiné découpé en mini mini dés, une ou deux bonnes pointes de couteau de sumac. Pour la vinaigrette : émulsionner de l’huile d’olive, du jus de citron, beaucoup de ciboulette et du poivre. Mélanger vinaigrette et compagnie. Faire griller 4-5 tranches de ciabatta.
Dans votre cabas, glisser de quoi vous désaltérez, une gousse d’ail épluchée emballée dans du papier aluminium, le pain grillé emballé lui aussi dans du papier aluminium, le reste de la ciabatta dans un torchon, la petite boite de poivrons marinées, la petite boite de concassé de tomates, la petite boite avec la salade internationale, des verres, des cuillères et des fourchettes, un couteau à pain et des serviettes.
Partez en voiture. Philippe Collin fini de vous raconter Los Angeles, vous souriez. Il fait beau, vous vous dirigez vers le sud et quand Philippe Collin vous a ordonné de « ne rien lâcher », N. a glisser un album des Pixies qui traînait là dans le lecteur… Quelques kilomètres plus loin et après une allée de platanes dignes des plus belles routes de Provence, au milieu d’un parc, au bord de l’eau, vous étalez la couverture multicolore que vous avez toujours dans le coffre de votre voiture au milieu de l’herbe verte et humide. Il y a des arbres tout autour de vous mais vous, vous êtes en plein soleil…
N. a faim. Sortir une tranche de pain, y frotter la gousse d’ail, et recouvrir le pain de concassé de tomate. La première brushetta est prête. Vous, vous préférez goûter les poivrons marinés délicatement alignés sur une autre tranche de pain. La salade aussi sera très réussie.
Pour le dessert, vous allez vous balader entre les vignes, et goûtez à quelques grappes rescapées des vendanges. Tout le paysage autour de vous est strié de rangées de vignes. Vous rentrerez d’ailleurs par la route des vins… Vous n’êtes pas les seuls à avoir voulu profiter du peut-être dernier dimanche ensoleillé, les touristes viennent humer les ruelles pittoresques de villages de cartes postales qui sentent parfois le vin nouveau, parfois les macarons à la noix de coco…
L’après-midi se fini par une balade au milieu des verger jusqu’à ce que le soleil ait un peu trop disparu pour que vous n’ayez pas froid… Juste à côté il y a un châtaignier, vous remplissez vos poches et vous piquez le bout des doigts. Si la crème de marron vous a toujours écœurée, depuis que vous êtes haute comme trois pommes vous avez une affection toute particulière pour les châtaignes grillées, pour ces cornets de papier blanc qui réchauffaient vos petites mains au cours de l’hiver, pour les gros cornets que votre mère achetait au milieu de la place de S. et que vous vidiez ensuite d’un seul coup sur la toile cirée de la cuisine de votre grand mère. Les petites balles noircies roulaient aux quatre coins de la table, chacun (surtout vous) essayer d’en chopper une facile à dépiauter car si la châtaigne restait entière c’était psychologiquement meilleur… et ce cœur tout chaud finissait derrière votre sourire. C’est un souvenir d’hiver les châtaignes grillées.
Vous prenez la route du retour. Vous rentrez et faite chauffer de l’eau pour un thé… envie de chaleur automnale pour finir la journée aussi bien qu’elle s’est déroulée.
Soupe de potimarron-marron
1 potimarron
2 gousses d’ail
1 échalote
1 filet d’huile d’olive
Une quinzaine de châtaignes (en bocal ça marche très bien)
Plus ou moins de 500mL de bouillon de poulet
Poivre & Sel
Éplucher le potimarron (avec un bon couteau, ça se fait très bien), et le couper en morceaux.
Éplucher et émincer l’ail et l’échalote, les faire revenir dans un filet d’huile d’olive sur feu moyen dans une cocotte-minute. Ajouter ensuite les morceaux de potimarron et les châtaignes, recouvrir avec 300mL de bouillon, mélanger, fermer la cocotte, mettre la soupape à sa place, sur feu vif jusqu’à ce qu’elle se mette à chanter et laisser cuire 20 minutes à partir de ce moment-là.
Enlever la soupape, laisser la vapeur s’échapper avant d’ouvrir la cocotte
Mixer avec un mixeur plongeur et rajouter du bouillon de poulet jusqu’à obtenir la consistance qui vous plait.
Saler, poivrer, goûter et rectifier l’assaisonnement.
Note : il est bien évident que cette soupe peut être réalisée à l’identique sans cocotte-minute en prolongeant un peu le temps de cuisson.
Châtaignes grillés
Bien inciser les châtaignes avec un couteau pointu, les mettre au four à 200°C pendant une demi-heure…
Les sortir du four, les renverser dans un torchon très seventies et les décortiquer les en vous brûlant le bout des doigts et en bavardant autour d’un thé…